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174* t1 *>78] -fOURMAI.
plus offrant, principalement de la justice, qui étoit la cause qu'on revendoit en détail ce qu'on avoit acheté en gros, et qu'on épiçoit si bien les sentences aux pauvres parties, qu'elles n'avoient garde de pourrir ; mais ce qui étoit le plus abominable étoit la caballe des matieres bénéficiales,la plûpart des bénéfices étant tenus par femmes et gentilshommes mariés, ausquels ils étoient conférés pour récompense, jusqu'aux enfans, ausquels lesdits bénéfices se trouvoient le plus souvent affectés avant qu'ils fussent nés ; en sorte qu'ils venoient au monde crosses et mitres. Sur quoi ces vers :
Ne peignez levriers par les lièvres chassé, Ni les poissons en l'air, ni les oiseaux sur Tonde, Vous qui dans nn tableau voulez peindre le monde Tel qu'il est aujourd'hui, sans dessus renversé : Mais peignez-moi sans plus un pays policé, Non par les mains d'un roy, mais d'une vagabonde ; Peignez les saletez dont notre France abonde ; Peignez-y les abus dont l'Etat est pressé; Peignez le gentilhomme avec un bénéfice ; Accoustrez bien un asne en homme de justice ; Peignez l'homme scavant qui mendie son pain ; Qu'un faquin, par argent, achete la noblesse ; Que l'homme vertueux est languissant de faim , Et qu'à ses seuls mignons le Roy fait sa largesse.
Le mercredy 3 septembre, en la place Maubert, fot pendu et étranglé, [par arrêt de la cour de parlement,] un laquais âgé de treize ans, pour avoir donné quelques coups de dague à im marchand, son maître. Et fut cette exécution trouvée étrange, tant à cause du bas âge de l'enfant, qu'à cause que le marchand étoit guéri de ses blessures. La vérité est que le valet s'étoit efforcé de tuer son maître la nuit dans son lit, au Pont Antoni.
Le jeudy 4 septembre, le Roy, en partant de Paris
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